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Le renforcement de la coopération régionale des Outre-mer, enjeu de développement et d'influence.

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La Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale a publié son rapport sur l’environnement international des Outre-mer :

 

Les Outre-mer sont considérés comme une chance pour la France tant pour l’espace maritime conséquent dont ils disposent que pour la richesse de leur biodiversité. Le rapport présenté le 6 novembre dernier par Bérengère Poletti et Annie Chapelier (en commission des affaires étrangères) conclut qu’ils ont beaucoup plus à apporter. Avec leur situation géographique et les liens directs qu’ils offrent avec tous les continents, les territoires ultramarins permettent  l’élargissement du rayonnement de la France  et de son influence dans le monde.

Après un état des lieux de la coopération régionale, les rapporteures ont établi 29 propositions touchant notamment les domaines administratif, économique, sanitaire, culturel, et universitaire.

 

…  LA COOPÉRATION RÉGIONALE DEVANT ÊTRE APPROFONDIE  :

La coopération régionale des territoires ultramarins est axée généralement sur la présence militaire française (notamment pour assurer sa souveraineté) et la lutte contre la pêche illégale. Ensuite, d’autres thématiques sont fréquentes dans les accords régionaux mais spécifiques à certains outre-mer :

- aux Caraïbes, la lutte contre le trafic de drogue ;

- pour la Guyane, la lutte contre l’orpaillage illégal ;

- la lutte contre l’immigration irrégulière (surtout en Guyane et à Mayotte).

Si la coopération économique pourrait davantage être poussée, il n’empêche que les DROM-COM appartiennent à des organisations régionales et échangent leurs produits avec leurs voisins :

- la Martinique et la Guadeloupe sont, entre autres, membres de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) ;

-La Réunion commerce avec Maurice, Madagascar ou encore l’Afrique du Sud et fait partie du Comité de l’océan Indien (COI), seule organisation africaine dont la France est membre ;

- La France, la Polynésie Française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna sont membres de la Communauté du Pacifique (CPS) et du Programme régional océanien de l’environnement (PROE).

 

…  VERS UNE INTÉGRATION RENFORCÉE DES OUTRE-MER, MOTEUR DE DÉVELOPPEMENT ET D’INFLUENCE :

Il y a de réels bénéfices à tirer d’une coopération régionale dans tous les secteurs. Les projets menés jusqu’ici l’ont prouvé et les rapporteures le confirment. Désormais, il faut inscrire la coopération régionale des DROM-COM dans une nouvelle logique diplomatique et accélérer leur intégration dans leur bassin géographique.

Entrer dans une nouvelle logique passerait par la mise en service d’un personnel diplomatique spécifique aux questions ultramarines, en lien direct avec les administrations territoriales et les gouvernements voisins (propositions 11 et 12). Ne devrait-on pas limiter le nombre d’acteurs gouvernementaux français dans la gestion de la coopération ? De plus, les barrières administratives et économiques imposées aux voisins des outre-mers doivent être au moins allégées voire supprimées si les conditions le permettent (proposition 18). En vue de rendre les DROM-COM attractifs, il est important de les rendre accessibles.

Un des points centraux de l’intégration des outre-mer se trouve dans la coopération universitaire et les politiques d’éducation (par exemple les propositions 26 et 27, doubles-diplômes et “ERASMUS” intra-bassins). La jeunesse forge le monde de demain et c’est en l’impliquant que la coopération prendrait tout son sens. La nouvelle génération a le potentiel de créer tous ces nouveaux liens avec ses voisins et doit donc être incitée dans cette direction par des opportunités à portée de main. En ce sens, il apparaît  essentiel de former tout le monde aux avantages de l’intégration régionale et de faire disparaître la barrière de la langue (propositions 13 et 17). Les DROM-COM appartiennent à des bassins géographiques où le français est minoritaire : le promouvoir ne suffit plus. Il est donc nécessaire d’ouvrir les outre-mer aux langues régionales et à l’anglais. 

Au lieu de se focaliser uniquement sur les politiques de rattrapage avec la métropole, cultiver la coopération régionale ferait d’une pierre deux coups. En favorisant les coopérations touristiques et universitaires, le rayonnement des outre-mer serait accentué et permettrait un meilleur terrain pour le reste. La création de nouvelles lignes maritimes et aériennes ainsi que le renforcement de celles existant (proposition 19) bénéficieraient au développement économique et touristique. Cela permettrait d’encourager le commerce intra-bassins et d’éviter la circulation des marchandises vers la métropole si ce n’est pas nécessaire ! L’environnement est l’enjeu principal des années à venir. Ne serait-il pas judicieux d’aller plus loin en donnant aux DROM-COM les moyens d’être des modèles régionaux ?

L’émergence de réseaux de recherche, de santé, environnemental (propositions 24 et 25) serait un bon moyen d’intégrer davantage les outre-mer dans leur bassin et de créer des programmes d’action communs. Faire des territoires ultramarins des piliers en matière environnemental perd de son sens si rien n’est mis en place à une plus grande échelle. C’est pourquoi, il me semble fondamental de bâtir un développement régional collectif et durable. Il en est de même pour la coopération sanitaire, encore à un stade embryonnaire.


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À l’heure de la mondialisation, il faut en finir avec l’isolement des Outre-mer. La Métropole n’est pas la seule voie vers le développement : l’accompagnement des territoires ultramarins vers les opportunités à leur portée est essentiel. Alors que la Chine et les États-Unis investissent l’environnement régional des  DROM-COM, la France doit y accélérer son intégration.

 

Pour en savoir plus sur les orientations et les recommandations du rapport, consultez notre note de synthèse dédiée à ce sujet.

 

MAXENCE GROSS - CONSULTANT JUNIOR

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